Ce poste inaugure une série sur la technique du chant diphonique. Il ne s’agit pas ici de présenter un cours d’initiation complet (pour ça prenez contact avec nous et venez nous rejoindre), mais de présenter quelques astuces et quelques réflexions dans l’espoir qu’elles soient profitables à des chanteurs diphoniques.
Pour diphoner avec la technique du sygyt, ou isgeree khöömii si vous préférez terme mongol au terme touvain, on colle la pointe de la langue au palais. Pour l’enseigner, on propose généralement à l’apprenti diphoneur de prononcer un L. Avec cette consonne, on approche de la position voulue. Mais on n’y arrive pas exactement. Car pour le sygyt il ne suffit pas de toucher le palais du bout de la langue : celle-ci doit prendre la forme d’une cuillère, et également opposer à l’air expiré un obstacle plus conséquent qu’avec un L typique, tout ceci afin de former une cavité où résonneront les harmoniques.
Pour que le L retienne l’air plus efficacement, je vous propose une astuce : le faire précéder d’un N comme dans le prénom Anne-Laure. Dans le N, l’occlusion est complète. Aucun air ne sort par la bouche. Dans le L qui suit, on reste par paresse articulatoire dans une configuration pas trop éloignée de celle du N, et la langue s’oppose plus à l’air expiré qu’avec un L typique, comment on l’aurait prononcé dans la séquence ALA.
Quand on s’exerce au chant diphonique, ça paye d’effectuer des gestes lents. Ainsi on peut passer lentement du N au L. Puis continuer à éloigner le corps de la langue du palais, comme si on prenait appui sur la pointe, attentif à ses sensations et aux sons émis.